• (Espace) - ALHAMBRA cartographie et retrace l'histoire de l'univers

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    Les premiers résultats de l'ALHAMBRA Survey (pour Advanced, Large, Homogenous Area Medium Band Redshift Astronomical Survey), piloté par l'Institut d'Astrophysique d'Andalousie (IAA/CSIC) viennent d'être publiés dans la revue Monthly Notice of the Royal Astronomical Society. Il s'agit d'un projet de grande envergure, auquel est associé en France l'Observatoire de Paris, visant à répertorier et caractériser un grand nombre d'objets cosmiques et de retracer ainsi l'histoire de l'univers.

    L'observation des objets les plus éloignés de notre univers renseigne les astronomes sur son histoire, puisque nous voyons les astres non tels qu'ils sont aujourd'hui mais tels qu'ils étaient au moment où ils ont émis le signal que nous recevons. La découverte des objets les plus lointains permet ainsi de reconstituer l'univers tel qu'il était à ses origines. Cependant, la profondeur de l'observation ne suffit pas à donner une perception de l'évolution d'ensemble si elle ne porte que sur une région très étroite de l'univers. Il faut également pouvoir disposer d'une observation d'un champ suffisamment large pour connaître, aux différentes distances (et donc époques), la composition du cosmos.

    Le projet ALHAMBRA a précisément été conçu pour combiner de manière optimale ces deux paramètres de profondeur et de largeur du champ observés. Il vise ainsi à reconstituer dans huit régions différentes du ciel la composition de 90% de l'histoire de l'univers, soit jusqu'à 12 milliards d'années en arrière.

    Afin d'évaluer au mieux la nature et la distance d'un maximum d'objet dans les régions observées, on analyse le spectre de la lumière émise. Le phénomène de "décalage vers le rouge" des objets lointains en mouvement permet ainsi d'en déterminer la distance. Le projet ALHAMBRA repose ainsi sur l'observation de chaque portion du ciel dans une vingtaine de longueurs d'onde du visible, auxquelles s'ajoutent trois mesures dans l'infra-rouge, grâce à des filtres spécifiques. Il a ainsi fallu 350 nuits d'observation à partir du télescope de 3,5 m de Calar Alto entre 2005 et 2012 pour réaliser toutes les mesures.

    Les premiers résultats, qui correspondent à 20% des données collectées, sont aujourd'hui mis à la disposition de la communauté scientifique et permettent de révéler les informations relatives à 100.000 galaxies ainsi que 20.000 étoiles, et font du d'ALHAMBRA le meilleur catalogue mondial pour l'étude de l'évolution de l'univers. En observant huit régions différentes du ciel, ce projet permet notamment une fiabilité statistique inédite au tableau d'évolution du cosmos qu'il présente.

    Source:

    http://alhambrasurvey.com/